Chirurgie
du foie et du pancréas
La chirurgie hépatobiliaire et pancréatique est une spécialité à part entière traitant les maladies du foie, des voies biliaires et du pancréas.
La chirurgie du foie
Le foie est un organe vital dont les fonctions sont nombreuses : coagulation, élimination des déchets, production de bile, stockage du sucre, production de protéines, etc.
Il est divisé en huit segments anatomiques ayant chacun un pédicule glissonien constitué d’une veine, une artère et une voie biliaire.
Le foie ne se régénère pas : il s’hypertrophie. Ainsi, après une chirurgie hépatique, il reste gonfle pour palier au déficit de taille et de fonction.
Ainsi, le foie peut être opéré de différentes manières :
- Les résections anatomiques : uni, bi ou tri-segmentectomie, lobectomie et hépatectomie droite ou gauche.
- Les résections atypiques ou non-anatomiques.
Le choix dépendra bien évidement de la pathologie à traiter.
Parfois, il peut être nécessaire de préparer le foie en l’hypertrophiant avant chirurgie par embolisation portale sélective.
Cancer primitif du foie
Les plus fréquentes sont les carcinomes hépatocellulaires (ou CHC) se développant la plupart du temps sur un foie pathologique.
Il existe plusieurs traitements possibles en fonction de leur nombre, de leur taille, et de la sévérité de la maladie du foie sous-jacente.
L’exérèse chirurgicale peut être proposée.
Métastases hépatiques
Elles sont secondaires à la dissémination d’un cancer issu d’un autre organe vers le foie, principalement un organe digestif.
La règle générale est une prise en charge multidisciplinaire associant un traitement médical de chimiothérapie et une résection de la métastase : chirurgie, radiothérapie, radiofréquence, micro-onde, etc.
La chirurgie des métastases hépatiques a pour but d’enlever les lésions, en épargnant au mieux le foie non tumoral. Cette chirurgie peut se faire en une ou deux séances, parfois après une embolisation des vaisseaux irriguant les segments de foie contenant la ou les métastases.
Une chimiothérapie est souvent réalisée avant la chirurgie pour augmenter les chances de résection complète et après l’intervention pour diminuer le risque de récidive.
NB : il existe bien évidement d’autres pathologies du foie qui peuvent nécessiter une chirurgie, notamment les lésions bénignes non cancéreuses, des tumeurs bénignes à risque de dégénérescence, des lésions infectieuses, etc.
La chirurgie du pancréas
Le pancréas est une glande présentant deux fonctions :
- Endocrine avec le contrôle de la glycémie et la sécrétion d’insuline et de glucagon.
- Exocrine avec la digestion et la sécrétion de lipase et d’amylase.
Le pancréas est un organe profond présentant des contacts intimes avec de nombreux organes, canaux et vaisseaux sanguins.
Les principales pathologies nécessitant sa résection partielle ou totale sont les cancers du pancréas.
Ces chirurgies présentent un taux de complication autour de 20% et une mortalité non négligeable entre 5 et 10%. Cette mortalité est due principalement aux hémorragies post-opératoires secondaires à une fuite de sucs pancréatiques dans l’abdomen.
La chirurgie du pancréas nécessite un plateau technique complet et la coopération des différentes spécialités de la structure hospitalière.
Cancer du pancréas
Principale raison d’une chirurgie du pancréas : la tumeur agressive.
La chirurgie carcinologique à un but curateur associant résection d’organe et curage.
D’autres lésions du pancréas à risques de dégénérescence tel que les TIPMP (Tumeurs Intra-canallaires Papillaires et Mucineuses du Pancréas), le cystadénome mucineux, les TPPS (Tumeurs Pseudo-Papillaires et Solides) ou les Tumeurs neuro-endocrines peuvent nécessiter une chirurgie carcinologique.
Les cancers du duodénum ou des voies biliaires peuvent nécessiter, pour des raisons anatomiques, une ablation d’une partie du pancréas.
En fonction du siège de la pathologie à traiter, plusieurs interventions peuvent être proposées :
- la duodéno-pancréatectomie céphalique
- la pancréatectomie gauche avec ou sans splénectomie
- la duodéno-pancréatectomie totale
- l’énucléation pour certaines tumeurs bénignes superficielles.